La nappe de pétrole fait 75 000 km2 et le pétrole continue de jaillir du fond de l'océan. Notre pauvre Terre n'en peut plus de supporter toutes ces nuisances.
La marée noire atteint les côtes de la Louisiane
C'est à l'une des pires marées noires de l'histoire des Etats-Unis que doivent faire face les autorités du pays. Si elles ont assuré, et Barack Obama le premier, qu'elles déploieraient "tous les moyens disponibles" pour faire face au drame – décrété "catastrophe nationale" –, elles n'exonèrent pas BP de sa responsabilité. Le géant pétrolier britannique gérait la plate-forme avant qu'elle n'explose, le 22 avril. Janet Napolitano, ministre de la sécurité intérieure, a insisté sur le fait que BP était "responsable" et a exigé de sa part "la réaction la plus forte possible".
L'appel de Mme Napolitano a, semble-t-il, été entendu par la compagnie, qui "assume toute la responsabilité de la marée noire et la nettoiera", a assuré vendredi une de ses porte-parole, précisant que le groupe paierait des dommages et intérêts aux personnes touchées par la marée noire en mesure de "présenter des plaintes légitimes".
La marée noire qui s'annonce est pire que celle provoquée en 1989 par l'Exxon Valdez. 1 300 kilomètres des côtes de l'Alaska avaient alors été souillés par les hydrocarbures. Les premières gouttes de pétrole brut échappées de la plate-forme Deepwater Horizon ont atteint les côtes de la Louisiane, dans la soirée du jeudi 29 avril. Poussée par de forts vents de sud-est, une nappe brillante de pétrole a touché les marais proches de l'embouchure du Mississippi. Les autorités ont déployé 30 kilomètres de barrières flottantes devant les zones les plus sensibles de l'Etat de Louisiane. Une faible défense pour protéger les 24 000 kilomètres de côte de la seule Louisiane, menacées par les 800 000 litres de pétrole qui s'écoulent quotidiennement de la plate-forme.
NORMES DE SÉCURITÉ EN QUESTION
L'une des premières conséquences politiques de cette marée noire a été la décision de la Maison Blanche, annoncée vendredi sur ABC par David Axelrod, proche conseiller d'Obama, d'imposer un moratoire sur les forages en mer. C'est un revirement pour l'administration du président américain. Le 31 mars, M. Obama avait levé un précédent moratoire qui s'exerçait depuis vingt ans sur ces forages en haute mer. Le but était de s'attirer les bonnes grâces du sénateur républicain Lindsey Graham, à la tête d'un groupe républicain probusiness qui a le pouvoir de faire capoter le projet de loi sur le changement climatique. Lors du même entretien, M. Axelrod a précisé que l'interdiction de nouveaux forages durerait tant que n'aura pas été déterminé "ce qui s'est passé [le 22 avril lors de l'explosion de la plate-forme] et s'il s'agit d'un événement exceptionnel ou que l'on aurait pu empêcher".
Selon le Wall Street Journal, BP s'était opposé, en 2009, au durcissement des normes de sécurité régissant les forages en mer. Le quotidien économique rapporte des extraits de lettres envoyées par la compagnie aux autorités américaines. "BP soutient les entreprises qui ont un plan de réduction des risques (...), mais nous ne pouvons soutenir les restrictions imposées" par ce règlement que voulaient imposer les Etats-Unis. "Nous pensons que la sécurité actuelle et les statistiques environnementales démontrent que les programmes volontaires ont été et continuent d'être particulièrement efficaces", écrivait alors Richard Morrison, vice-président de BP, chargé de la production de brut dans le golfe du Mexique.
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt